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Les élèves du Lycée Colbert commémorent le 11 novembre

Par administrateur colbert, publié le mardi 11 novembre 2025 18:45 - Mis à jour le mardi 11 novembre 2025 18:45
Le Trinôme académique et la délégation militaire départementale ont sollicité les élèves de Terminales pour prendre part à la commémoration du 11 novembre. Ces élèves avaient mené l'an dernier un travail sur Lyon, ville-hôpital durant la Grande Guerre, récompensé par le Prix spécial du Trinôme académique. Voici leur discours : 

 

"Georges DUHAMEL, qui soigna les soldats blessés durant la Première Guerre mondiale, décrivait ainsi l’arrière dans son livre « Vie des martyrs »

« Il n’est pas une ville française jusqu’où ne viennent saigner les blessures ouvertes sur le champ de bataille. Pas une ville française qui n’ai assumé le devoir de soulager une part de cette souffrance, comme elle porte sa part du deuil commun. Pas une ville qui ne puisse entendre, dans ses propres murs, un écho de la plainte majeure qui gronde et grandit là où le combat s’éternise. La guerre déferle sur toute la face du pays, et, comme le jusant, elle y sème des épaves ». 

La ville  de Lyon devient ville hôpital durant la Première Guerre mondiale. Des milliers de blessés et de convalescents s’y retrouvent. Plus d’une centaine d’hôpitaux accueillent les blessés et relèvent aussi bien des Hospices Civils de Lyon, de la Croix-Rouge, ou encore d’initiatives privées. Durant le conflit, les médecins ont dû faire face à des types nouveaux de blessures provoquées par l’apparition d’armes nouvelles et les innovations en radiologie ou en chirurgie sont nombreuses.

Tout au long de cette année, nous avons enquêté sur ces soldats blessés et soignés à Lyon et nous avons découvert les blessures du corps, mais aussi de l’âme, ce qu’on appellerait aujourd’hui le stress post-traumatique. Nous avons étudié les matricules militaires, les comptes-rendus médicaux, les correspondances de ces hommes qui ont vécu l’enfer.

Aujourd’hui, nous pensons à Hubert, né le 3 février 1880, à Saint-Clément-les-Places, dans le Rhône. Son père, Pierre-Louis, était cultivateur, sa mère, Jeanne, ménagère. En 1915, il est soigné à l’hôpital de Bron, en proie à des délires. C’est là qu’il décède le 20 octobre 1918. Il avait 38 ans. 

Aujourd’hui, nous pensons à André, né le 15 avril 1883, dans le 18e arrondissement de Paris. Lorsque la guerre éclate, il est marié depuis 1908 à Antoinette. Il est blessé quelques jours après le début du conflit. La guerre le rend fou : il est soigné à Bron lui aussi, pour démence. On conclut à un syndrome d’aliénation mentale. Il meurt le 19 juin 1923, à Clermont-Ferrand. Il avait 40 ans.

Aujourd’hui nous pensons à Julien, né le 23 janvier 1894, à Bordeaux. Lorsque la guerre éclate, il est électricien. Il combat en Belgique. Il est fait prisonnier par les Allemands. En février 1918, le médecin chef de l’hôpital d’évacuation de Lyon, M. Thouzellier, « certifie que le nommé Julien Charles, prisonnier de guerre, rapatrié d’Allemagne, est atteint d’aliénation mentale et que cet état nécessite son admission d’urgence dans un asile d’aliénés »

Ce ne sont que trois destins parmi tant d’autres.

Aujourd’hui, nous pensons aussi à tous les soldats lyonnais morts au combat. En 1920, la ville de Lyon lance un concours pour un monument dédié aux Lyonnais morts lors de la Première Guerre mondiale. Ce monument sera édifié ici, dans le parc de la Tête d’Or sur l’île du Souvenir. On y voit six personnages immenses qui portent un cénotaphe et si l’on descend sur la plate-forme, on peut lire les noms des soldats lyonnais morts pendant la guerre : il sont 10 600.

Que leur sacrifice ne soit jamais oublié".